HENRI BIDAULD (1839-1898) Henri Bidauld (1839-1898) est un peintre de paysages surtout, de portraits,
de scènes de genres et un illustrateur. Il aurait aussi réalisé des sculptures.
né à Sainte Colombe des Bois dans la Nièvre le 20 février 1839 et mort à Rossillon dans l'Ain
le 5 Septembre 1898.
Il est le petit fils de Jean Pierre Xavier Bidault (1745-1813) peintre réputé
et le petit neveu de Jean Joseph Xavier Bidault (1758-1846)
considéré comme un des chefs de file de la peinture Néo-Classique.
Originaires à l'origine de Salins les Bains et installés à Carpentras, on peut voir certaines de leurs œuvres
dans de nombreux musées français et au musée du Louvre à Paris
(peintures pour Jean Joseph Xavier et dessins pour Jean Pierre Xavier)
Sa tante Rosalie Bidault dite Zélie (1798-1876)
(épouse de Jean Baptiste Guimet, l'inventeur en 1826 du Bleu Guimet ou Bleu Outremer de synthèse
et le fondateur de ce qui deviendra plus tard le groupe Péchiney)
était également une peintre de grand talent dont certaines œuvres sont exposées au musée de Grenoble
et au Musée Guimet dont son fils Emile est le fondateur *.
Jean Louis Bidault, le père de Henri Bidauld était responsable
de l'usine Guimet de production de Bleu Outremer
de Fleurieu sur Saone. Il ne fait aucun doute que Henri Bidauld a été l'élève de François Louis Français qu'il fréquenta dès l'âge de 18 ans à Paris.
Adolphe Appian prendra ensuite le relais, mais c'est très probablement Rosalie qui a initié son neveu Henri Bidauld à la peinture.
Il passe sa prime-jeunesse à Fleurieu sur Saone tout près de Neuville sur Saone (Ain) à deux pas de Lyon.
Devenu adulte, il s'installe à Paris où il étudie la peinture et la sculpture puis part à Rome pendant 2 ans.
Il reviendra à Paris puis arrivera à Rossillon dans l'Ain où il s'installera définitivement
après son mariage avec Marie Josèphe Desportes en 1868.
Adolphe Appian, habitué de Rossillon, fut avec Jules Joussay son témoin de mariage à Rossillon
où il venait fréquemment chez Jean Marie Desportes
(père de Marie Josèphe et décédé en 1865) qui recevait déjà de grands peintres
tels que François Louis Français, Daubigny ou Auguste Ravier.
Il poursuivra la tradition commencée par son beau-père et arrivera à faire de Rossillon un Village de Peintres comparable toutes proportions gardées à Barbizon puisque de très nombreux artistes viendront peindre à Rossillon et dans les alentours en compagnie également d’écrivains et de poètes comme Joséphin Soulary qui y formeront une communauté.
Dès 1870 il fut élu de Rossillon puis en devint le Maire en 1884. Il le restera jusqu'à sa mort en 1898.
C’est sous son mandat en 1894 que fut découverte dans sa commune par l’Abbé Tournier
la fameuse Grotte des Hoteaux qui allait devenir une référence pour la préhistoire.
A 25 ans, il commence à exposer en 1864 par le salon de Lyon ou il exposera régulièrement jusqu’en 1898.
En 1872, il expose au salon de Paris et est récompensé pour son tableau : Le Bois Carré à La Burbanche
qui sera acheté par l’Etat et donné 2 ans plus tard au Musée de La Roche Sur Yon.
Il exposera à Paris jusqu’en 1893. Il exposera aussi aux salons de Dijon de 1887 à 1897 et de Montpellier.
Il a peint de nombreux paysages, dans la Loire chez son ami Charles Beauverie
mais principalement dans le Bugey autour de Rossillon,
et de nombreuses scènes paysannes.
On dénombre quelques portraits peints par Henri Bidauld (tel que celui de Charles Guillon)
et quelques études et dessins (en tant qu'illustrateur)
en particulier ceux réalisés pour l’ouvrage
de Charles Guillon :
"Les Chansons Populaires de l’Ain"
en 1883
ainsi que pour l'ouvrage de Camille Roy:
"Chansons pour tout le monde illustrées par ses amis"
en 1897.
Il est l'un des membres fondateurs en 1887 de la Société Lyonnaise des Beaux Arts,
toujours existante et était distingué du titre d'Officier d'Académie.
Henri Bidauld n'a pas laissé un style qui lui soit réellement propre.
Il a évolué passant des paysages du départ (beaucoup de sous-bois et de nature)
à des scènes paysannes de la vie courante nettement influencées par son ami Jules Breton.
Il viendra plus tard à l’impressionnisme comme en témoignent certaines oeuvres des alentours de 1886
qui reviennent à des paysages déjà très impressionnistes.
On peut voir ses œuvres dans les musées de Bourg en Bresse, Bugey-Valromey à Lochieu (Ain), Dijon,
La Roche Sur Yon, Lyon et dans les hotels de ville de Belley et Carpentras. *
Monsieur Hervé Beaumont, historien de l'Art, du Louvre,
vient de publier en novembre 2014 aux éditions Arthaud un remarquable ouvrage
sur Emile Guimet, cousin germain d'Henri Bidauld intitulé: Les Aventures d'Emile Guimet, un industriel voyageur ************* HENRI BIDAULD ILLUSTRATEUR Henri Bidauld s'est aussi impliqué en tant qu'illustrateur:
- avec tout d'abord
Charles Guillon: "Les Chansons Populaires de l’Ain"
paru aux éditions Monnier à Paris en 1883 Pour ce livre son ami Charles Guillon (1847-1913), musicien, ethnographe et archéologue de Bourg en Bresse (c'est lui qui amènera l'abbé Tournier à la grotte des Hoteaux de Rossillon en 1894)
va s'assurer la collaboration d'artistes en vue de l'époque qui sont:
L. Barillot, Charles Beauverie, Henri Bidauld, P.Delanoe, Norbert Goeneutte,
Grolleau, Jeanniot, Linder, P. Morgon, Raffaelli et Toffano.
Cet ouvrage recence les chansons connues et chantées dans l'Ain et fait appel à plusieurs
personnages de Rossillon tels que Jean Marie Suchet dit Trois Vieilles ou Antoinette Basset,
femme Perraud qui lui apporteront les textes ou paroles des chansons d'alors,
ce qui montre également le rayonnement culturel, en tous cas littéraire de Rossillon à cette époque.
Il réalise les dessins in texto des personnes nommées et deux magnifiques gravures:
Le Bugey et La Bergère aux champs.
-puis avec
Camille Roy:"Chansons et poésies, illustrées par ses amis".
paru aux éditions Storck à Lyon en 1887
dans cet ouvrage Camille Roy (1851-1922),poète et chansonnier de Lyon,
va proposer 82 poèmes ou chansons qui seront toutes illustrées individuellement
par les plus grands artistes peintres du moment, 93 planches illustrées notamment par : Adolphe Appian, Joanny Arlin, Charles Beauverie, Henri Bidauld, Louis Boulanger, Victor Ducrot,
H. Fantin-Latour, Paul Flandrin, Horace Fonville, Eugène Froment, Louis Jourdan, Sophie Olivier,
Ernest Roman, Tony Tollet, Joseph Trevoux et bien d'autres...
Henri Bidauld sera représenté avec une gravure pour la chanson La Bergère, thème qui lui est cher. dans ce livre on retrouve notamment ses amis
Adolphe Appian avec "les flocons" et Ernest Roman
avec "les murons tous deux très attachés à Rossillon
Pour les personnes qui seraient intéressées par cet ouvrage de Camille Roy,
un exemplaire original de 1897 (le numéro 2, vraissemblablement personnel
à l'auteur puisque dédicacé à sa femme)
est actuellement (octobre 2014) à la vente sur internet
sur le site du vendeur Patrick Rey.
Cliquez ici pour y accéder. ************* ************* Débuts de la vie « publique »
d’Henri BIDAULD à ROSSILLON Sources :
- Registre des comptes rendus des conseils municipaux de la commune de ROSSILLON et ses sections de commune NIVOLLET et EGIEU, de 1854 à 1887).
- Photo « Les élections dans la campagne » : gravure des « ILLUSTRATIONS CONTEMPORAINES », numéro 62, du 4 au 10 juin 1863.
(Les mots et citations issus des textes sont en italiques).
Propriétaire d’une maison depuis 1861, marié à Marie Josèphe DESPORTES depuis 1868 (Adolphe APPIAN a été leur témoin de mariage), c’est en septembre 1870 que débute, à ROSSILLON, la vie d’élu d’Henri BIDAULD.
Une vocation à l’instar de sa belle famille ?... En effet, la famille DESPORTES occupe depuis, longtemps une place centrale dans la vie de la commune : en 1816 Joseph DESPORTES était un des premiers maires ; en 1870 le jeune Joseph DESPORTES, 35 ans, cultivateur est lui aussi élu.
Si, en 1848, le suffrage censitaire a été remplacé par le suffrage universel masculin, des « notables » sont encore, et pour longtemps, majoritairement candidats aux élections. Henri BIDAULD est l’un d’eux. De profession déclarée « artiste peintre », il siège au conseil municipal en compagnie d’un notaire, d’un huissier, d’un meunier, d’un entrepreneur, d’un rentier et de six cultivateurs. Il est le plus jeune de l’assemblée, 31 ans, et a obtenu le plus petit nombre de suffrages (69 voix pour 101 voix au mieux élu).
Le 2 septembre 1870, ce conseil municipal tient « session », l’installation dans les fonctions d’élu débute par le cérémonial serment individuel :
« Je jure obéissance à la constitution et fidélité à l’Empereur »
Mais l’histoire nationale est marquée par la guerre avec la PRUSSE. Jour funeste, le 2 septembre 1870 l’armée impériale est défaite à SEDAN, l’Empereur NAPOLEON III est fait prisonnier, il abdique. La 3ème République est proclamée le 4 septembre 1870.
A ROSSILLON il faut tout recommencer.
Un mois plus tard, suite à un décret préfectoral du 10 octobre, Henri BIDAULD et tous les élus doivent renouveler la séance d’installation. Le 30 avril 1871, il faut procéder à de nouvelles élections municipales. Henri BIDAULD a 33 ans, il est toujours le plus jeune des élus, mais cette fois il obtient 75 suffrages (84 pour le plus, 49 pour le moins). Ce résultat laisse à penser que, durant ces 20 mois entre les deux élections, sa présence et sa personnalité se sont imposées aux habitants de la commune.
C’est la guerre, la Nation vit des heures difficiles et douloureuses (se reporter à l’histoire de la Commune). Ces débuts d’élu sont exceptionnels dans des « circonstances exceptionnelles », sous un « gouvernement de défense nationale ». La commune de ROSSILLON participe à l’effort national : mobilisation des hommes, effort financier (impôts et emprunt) pour l’achat d’équipement, matériel et munitions… et pierre tombale à la mémoire d’un Rossillonais « mort en brave pour la patrie » à Gravelotte (un fils JUVANON). Prochain rendez- vous…….. Suite de nos prochaines lectures …